Bonjour Lilya, ce que tu dis là me parle beaucoup. Voilà comment cela fait écho en moi : Moi aussi je suis très instable, abandonnant mes projets les uns après les autres. Je suis traversée de désirs créateurs qui s'éloignent bien vite une fois que je commence à réaliser mon idée du moment. Comme différentes vagues qui passent à travers moi. Comme toi, je ne parviens pas à garder une définition stable de ma personne. Je veux toujours recommencer mon autoportrait. J'essaye de décrire ce que je crois être maintenant, sous l'angle de vue du moment. Mais demain, je ne me reconnaîtrai plus dans ce que j'ai écrit. Alors j'effacerais et réécrirais tout; ou, je me tairais dans l'incapacité à me décrire dans une dimension plus large. Mais j'en aurai profité pour anéantir ce que j'ai créé, le jeter à la poubelle et passer à autre chose. Voir arriver la prochaine vague. Ca fait du bien. Je me sens ainsi nouvelle. Toujours prête à partir vers une nouvelle aventure. J'ai ainsi de la difficulté à, non pas me lancer, mais persévérer dans une activité commencée. Je ne sais pas faire autrement que de m'enflammer pour mon nouveau projet, mon idée. Et le lendemain, je me réveille toute autre. Mon projet d'hier n'a plus de sens... Je le laisse derrière moi. Je promène mon regard ailleurs pour trouver un autre sens... autre part. Et j'en trouve ! Mais ça ne dure pas. Ca ne dure jamais. Seules mes idées pas-encore-concrétisées m'appellent. Quand c'est là, évidemment, ça n'appelle plus. Puisque c'est là, sous mon nez. C'est bien moins sexy en vrai qu'en imagination. Disait Krisnamurti : "Toute souffrance est comme l'ombre portée d'un désir". Tout désir amène une souffrance. C'est la frustration de ne pas avoir ce que je veux ici maintenant tout de suite. Et d'avoir, à la place, quelque chose dont on ne sait pas me contenter : ce qui est, maintenant, pour moi, humaine que je suis. Oui, pour moi le simple fait d'être une personne humaine est une immense source de frustration. Mille désirs jaillissent de là. Je cours après ces papillons. Je les attrapent mais d'autres apparaissent. Il y en a toujours autant. Je suis toujours aussi frustrée, insatisfaite. Je rêve que dans le futur, je les attraperai tous, et alors, enfin, je serais pleinement moi-même, pleinement satisfaite, remplie de la simple joie d'être. Je rêve. J'espère. Je travaille dur sur moi-même pour trouver un moyen d'y arriver, de combler tous ces désirs. On a tous nos papillons. Certains fantasment sur ce qu'il rêvent d'acheter. D'autres, en quête d'un partenaire idéal -quitte à laisser l'actuel partenaire dont on ne se sent pas assez amoureux(se). D'autres fantasment de monter en hiérarchie, de faire carrière. Moi, je fantasme de créer quelque chose d'unique, de beau, de merveilleux. Et d'être Amour inconditionnel (ce serait sympa non?). Bref d'être parfaite (tant qu'à faire) ! Sauf que... Il faut prendre le problème à sa racine. Le problème racine est que je crois être une personne. Moi. Sophie, née le 15/11/1985 à Lyon, sexe féminin. Nationalité française. Je crois être cela, puisque je n'ai pas souvenir d'être autre chose. N'empêche, comme c'est frustrant d'être moi ! D'avoir mes qualités et mes défauts, d'avoir une vision limitée du monde... De ne pas TOUT pouvoir. De ne pas pouvoir être ce que je voudrais être. Avoir ce que je voudrais avoir. SAUF QUE... non. Je ne suis pas cela. Je ne suis pas "moi". Je ne suis pas une personne. En ressentant cela, tout s'apaise, s'éclaire... Merci "Lilya", qui toi non plus tu n'es pas une personne.
Bonjour Lilya, ce que tu dis là me parle beaucoup.
ReplyDeleteVoilà comment cela fait écho en moi :
Moi aussi je suis très instable, abandonnant mes projets les uns après les autres. Je suis traversée de désirs créateurs qui s'éloignent bien vite une fois que je commence à réaliser mon idée du moment. Comme différentes vagues qui passent à travers moi.
Comme toi, je ne parviens pas à garder une définition stable de ma personne. Je veux toujours recommencer mon autoportrait. J'essaye de décrire ce que je crois être maintenant, sous l'angle de vue du moment. Mais demain, je ne me reconnaîtrai plus dans ce que j'ai écrit. Alors j'effacerais et réécrirais tout; ou, je me tairais dans l'incapacité à me décrire dans une dimension plus large. Mais j'en aurai profité pour anéantir ce que j'ai créé, le jeter à la poubelle et passer à autre chose. Voir arriver la prochaine vague. Ca fait du bien. Je me sens ainsi nouvelle. Toujours prête à partir vers une nouvelle aventure.
J'ai ainsi de la difficulté à, non pas me lancer, mais persévérer dans une activité commencée. Je ne sais pas faire autrement que de m'enflammer pour mon nouveau projet, mon idée. Et le lendemain, je me réveille toute autre. Mon projet d'hier n'a plus de sens... Je le laisse derrière moi. Je promène mon regard ailleurs pour trouver un autre sens... autre part. Et j'en trouve ! Mais ça ne dure pas. Ca ne dure jamais. Seules mes idées pas-encore-concrétisées m'appellent. Quand c'est là, évidemment, ça n'appelle plus. Puisque c'est là, sous mon nez. C'est bien moins sexy en vrai qu'en imagination.
Disait Krisnamurti : "Toute souffrance est comme l'ombre portée d'un désir". Tout désir amène une souffrance. C'est la frustration de ne pas avoir ce que je veux ici maintenant tout de suite. Et d'avoir, à la place, quelque chose dont on ne sait pas me contenter : ce qui est, maintenant, pour moi, humaine que je suis.
Oui, pour moi le simple fait d'être une personne humaine est une immense source de frustration. Mille désirs jaillissent de là. Je cours après ces papillons. Je les attrapent mais d'autres apparaissent. Il y en a toujours autant. Je suis toujours aussi frustrée, insatisfaite. Je rêve que dans le futur, je les attraperai tous, et alors, enfin, je serais pleinement moi-même, pleinement satisfaite, remplie de la simple joie d'être. Je rêve. J'espère. Je travaille dur sur moi-même pour trouver un moyen d'y arriver, de combler tous ces désirs.
On a tous nos papillons. Certains fantasment sur ce qu'il rêvent d'acheter. D'autres, en quête d'un partenaire idéal -quitte à laisser l'actuel partenaire dont on ne se sent pas assez amoureux(se). D'autres fantasment de monter en hiérarchie, de faire carrière. Moi, je fantasme de créer quelque chose d'unique, de beau, de merveilleux. Et d'être Amour inconditionnel (ce serait sympa non?). Bref d'être parfaite (tant qu'à faire) !
Sauf que... Il faut prendre le problème à sa racine.
Le problème racine est que je crois être une personne. Moi. Sophie, née le 15/11/1985 à Lyon, sexe féminin. Nationalité française. Je crois être cela, puisque je n'ai pas souvenir d'être autre chose.
N'empêche, comme c'est frustrant d'être moi ! D'avoir mes qualités et mes défauts, d'avoir une vision limitée du monde... De ne pas TOUT pouvoir. De ne pas pouvoir être ce que je voudrais être. Avoir ce que je voudrais avoir.
SAUF QUE... non. Je ne suis pas cela. Je ne suis pas "moi".
Je ne suis pas une personne.
En ressentant cela, tout s'apaise, s'éclaire...
Merci "Lilya", qui toi non plus tu n'es pas une personne.
Merci, Sophie de Lyon :) Ravie d'avoir pu discuter avec toi en privé de tout ça !
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